Près de 6 mois après, me voila enfin prêt à vous raconter mon deuxième jour sur l’EuroVelo 15 le long du Rhin (oui, je prends mon temps 😀 ). Vous avez loupé le récit de la première étape ? Découvrez mon arrivée à Strasbourg !
Départ en « douceur » de Strasbourg
Rappelez-vous, j’étais chez Sylvain et Adeline bien confortablement au fond de mon lit. Cette fois-ci, c’est le matin et mon réveil n’a même pas besoin de sonner : je suis déjà réveillé et surexcité à l’idée de partir !
J’avale un bon petit déjeuner et nous descendons au garage avec Sylvain pour charger mes sacoches. La veille, nous avions entendu un bruit anormal sur mon vélo (un cliquetis). Nous décidons de trouver l’origine de ce bruit afin d’éviter tout problème plus tard… Il se trouve que j’avais démonté ma chaîne avant de partir et que je l’ai remontée dans le mauvais sens (toujours regarder les symboles sur la chaîne). Quel idiot !
Nous enlevons l’attache rapide, nous remettons la chaîne et… Nous tordons l’attache rapide avec la pince ! C’est dimanche, tout est fermé, je commence à paniquer. Heureusement, ma liste de matériel était au point et j’avais prévu des attaches rapides de rechange. Ouf ! J’ai pris du retard, il est déjà 11 h 30. Sylvain décide de m’accompagner sur les premiers kilomètres. Une dernière photo, et c’est parti pour l’aventure en solo ! Merci encore à Sylvain et Adeline pour leur accueil et leur bonne humeur.
Mes premiers kilomètres à vélo en solo
Me voilà parti, je longe donc le Rhin sur plusieurs kilomètres jusqu’à quitter cette belle ville qu’est Strasbourg. Je commence à avoir faim et je n’ai pas envie de sortir le réchaud : j’ai déjà perdu trop de temps sur le départ. Je décide donc de faire quelques détours dans une village afin de trouver à manger. On ne m’avait pas menti : ici, le dimanche c’est sacré, et tout est fermé !
Je trouve enfin un rôtisseur ambulant sur ma route : Ô joie, je suis sauvé 😉 C’était sans compter sur le fait que je suis végétarien… Après quelques rires de la part du vendeur, je repars avec la seule chose que je peux manger : des chips. J’ai déjà perdu beaucoup de temps en m’éloignant de ma route (ça deviendra quelque chose de récurrent pendant mon voyage…), je décide donc de les manger en roulant. Je pense que je viens d’inventer le régime sportif-malbouffe : tu élimines en direct ce que tu manges 😉
Je traverse de jolis sentiers en forêt et les moustiques semblent se régaler de mes jambes gorgées de sang. Je me rappelle m’être dit que je n’avais jamais vu autant de moustiques. Rétrospectivement, je pense que c’était dû aux récentes pluies et donc à l’eau stagnante…
Le Rhin et l’EuroVelo 15
Avant toute chose, il faut que vous sachiez que le Rhin est un fleuve canalisé. C’est-à-dire qu’il a été en partie déporté de son lit naturel par l’homme, afin de le réguler dans un énorme canal central ainsi que dans de plus petits canaux le long du canal principal. À l’état sauvage il y a quelques siècles, le paysage n’était donc pas du tout le même.
Ainsi, on se retrouve régulièrement à longer des digues sans forcément voir le Rhin. Si l’on a de la chance, la piste cyclable passe sur la digue, sinon, elle la longe et on ne voit donc plus le Rhin. Autre cas de figure : le Rhin est en crue, et on se retrouve sur la route à quelques kilomètres du Rhin 🙁 .
L’EuroVelo 15 à la particularité d’avoir plusieurs itinéraires possibles. Je pense que les locaux s’y retrouvent très bien, ce n’était pas forcément mon cas 😉 On se retrouve ainsi à traverser de jolis villages pittoresques. C’est l’occasion pour moi de découvrir cette architecture caractéristique du coin que je trouve magnifique !
Néanmoins, ces « itinéraires bis » font que je me retrouve régulièrement le long d’une route nationale. Pas de soucis avec la sécurité car il y a une piste cyclable qui longe la route (oui maman, j’avais quand même mon casque 😀 ). Le problème, c’est que ce n’est pas vraiment folichon comme paysage…
Première pause à vélo
L’après-midi est déjà bien entamé et à part mon paquet de chips et quelques barres de céréales, je n’ai rien avalé. Par miracle, je trouve une pizzeria ouverte le long de la grande route que j’emprunte depuis maintenant plusieurs kilomètres. Il est tard, c’est la fin de service mais je rentre quand même en espérant pouvoir trouver à manger.
J’ai de la chance, le serveur est très sympathique et demande à la cuisine de me faire un petit quelque chose alors qu’ils sont en train de fermer. Je paye pour une petite pizza et je me retrouve avec une énorme pizza, « cadeau de la maison ». Cool, voici donc le capital sympathie du vélo dont on parle tant 🙂 Je la mange dehors tranquillement, dans une zone d’habitation en construction : j’ai connu mieux comme paysage, mais ça fait tellement de bien d’enlever ses chaussures de vélo et de recharger ses batteries 😉
Détours et crue du Rhin
C’est ma première journée en solo et je dois déjà faire pas mal de détours pour éviter le Rhin qui est en crue. Beaucoup de passages sont impraticables et ne sont pas annoncés en amont. Ainsi, je me retrouve à devoir faire des détours de plusieurs kilomètres en passant par des coins franchement moches. En soit, ce n’est pas gênant mais à force, cela attaque clairement mon moral. Sur les 90 km réalisés dans la journée, près de 20 km auraient pu être évités !
J’ai essayé de demander aux locaux mon chemin, toujours sans succès. À quelques mètres d’un pont faisant la frontière entre l’ouest et l’est, j’ai demandé à une famille s’ils savaient par où aller. Il se trouve qu’ils étaient allemands (la Mercedes à côté aurait dû m’aiguiller) et qu’ils ne parlaient pas anglais. Ils appelent alors leur ado en me disant que lui, il parle anglais. Tu parles ! Il ne fera pas illusion bien longtemps ce petit, à mon avis il n’a pas dû assister à beaucoup de cours d’anglais, if you know what I mean… Bref, système D, D comme « Démerdes-toi » 😀
Fin de journée à Lauterbourg
Me voici maintenant arrivé à quelques kilomètres de la frontières allemande. Sur mon téléphone, grâce à Google Map, je repère un camping non loin de ma position. Il est 19 h 00 et j’arrive au camping municipal des Mouettes, à Lauterbourg. Nouveau problème : l’accueil et fermé et impossible d’entrer avec le vélo (oui oui, à 19 h 00 ).
Deux cyclotouristes allemands essaient de me faire rentrer pendant un bon quart d’heure. Impossible d’ouvrir les portes, même avec leur badge ! Je leur demande donc si ils peuvent remplir ma vache à eau pour aller dormir un peu plus loin, quand ils arrivent finalement à m’ouvrir la porte ! Ouf, je vais pouvoir planter ma tente et profiter des commodités.
Il est intéressant de voir que, si près de l’Allemagne, les campings sont bien différents de ce qu’on trouve en France. 95 % de l’espace est à disposition des bungalows et des camping-cars ; seule une toute petite parcelle peut accueillir les tentes. Au total, nous serons seulement 3 tentes et je suis le seul Français.
Une fois ma tente montée, je fais une petite lessive, je me force à manger un peu de semoule car je n’ai vraiment pas faim et je prends une bonne douche. Le moral n’est pas au rendez-vous pour cette première nuit en tente. Je me dis que dormir chez l’habitant le lendemain pourrait me faire du bien, je cherche donc un endroit ou dormir sur Warmshower avant de m’endormir.
Bilan de ma deuxième journée sur l’EV15
Les premiers kilomètres à vélos ont été très agréables, l’architecture et les villes traversées sont magnifiques. Néanmoins, les nombreux arrêts obligatoires pour essayer de m’orienter avec Google Map, les détours et le Rhin en crue me mettent un petit coup au moral. Je me réconforte en me disant que ce n’est que le début et que cela ira mieux plus tard. J’étais loin de me douter que le Rhin connaissait une crue aussi intense que ça…
Distance parcourue depuis le départ : 135 km.
La suite vous intéresse ? Cliquez ici pour découvrir mon troisième jour à vélo sur l’EuroVelo 15.
Ma réaction à chaud le lendemain
Hier 91 km soit 15 de plus prévu pour une même distance. La cause ? Ev15 innondée, plusieurs panneaux de direction et…
Publié par Velo-Cyclisme sur lundi 20 juin 2016
DUPRAS
Heureux de pouvoir te relire, et de revivre au travers de tes photos et de tes écrits un itinéraire que j’ai parcouru en avril 2016 sous des cieux plus cléments que ceux qui t’ont accompagné.
En attendant la suite je te souhaite de Bonnes Fêtes de Fin d’Année, de mon côté je prépare ma balade 2017.
Alexis Baugas
Merci Dominique 🙂 La suite arrivera prochainement, et c’est encore pire haha.
Tu penses partir où en 2017 ?
Zum
Bonsoir
Merci pour ce récit de voyage m’as à quand la suite ?
Nous pensons faire le trajet Mulhse-Rotterdam en 2017 et sommes D C très intéressé par votre récit !
Merci et à bientot !
Alexis Baugas
Bonjour 🙂
La suite est écrite et devrait arrivé en fin de semaine (en attente de correction :D) du moins sur le troisième jour.
Joachim
Bonjour Alexis,
j’ai cru comprendre que vous avez campé durant votre trip. Je serai à partir de fin juillet sur ce trajet avec ma compagne et ma petite fille de 2 ans et demi.
Avez vous eu des nuits fraiches ou plutôt douces? ( je pense à l’équipement pour la petite)
Merci à vous