Me voilà prêt pour ce que je pense être le plus long voyage de ma vie : 3 semaines à vélo en solitaire le long du Rhin, de Strasbourg à Rotterdam. Les événements ne se dérouleront malheureusement pas comme prévu, mais voici le récit de la première partie de mon (court) voyage.
N.B. : pour en savoir plus sur certains lieux historique de Strasbourg dont je vous parle ici, rendez-vous en bas de la page.
Départ de la gare de Nantes
Il est près de 6 heures du matin, mon réveil sonne et me sort d’un demi-sommeil. Vite, c’est le grand jour ! Une petite douche rapide, je ferme les volets de mon appartement et je dois partir. Heureusement, les sacoches ont été bouclées la veille en suivant ma liste de matériel à vélo. Il ne me reste plus qu’à descendre mes sacoches et mon vélo (le Fahrradmanufaktur T-500) deux étages plus bas, et me voilà parti.
J’arrive un peu en avance à la gare pour avoir le temps d’avaler un café et me rendre sur le bon quai. Le train est en vue : un TGV direct de Nantes à Strasbourg. Il n’est pas vraiment prévu pour emporter un vélo à son bord, malgré les 10 € de réservation supplémentaires sur mon billet de train. Je dois donc monter seul mon vélo chargé et l’attacher dans le wagon. Heureusement, j’étais le seul vélo à bord.
Voyage sans encombre, j’en profite pour me reposer… Et chercher un ostéopathe à Strasbourg. En effet, j’ai le dos à moitié bloqué depuis mon réveil. Malheureusement, aucun ostéo ne travaille le samedi après-midi à Strasbourg. Il faudra donc faire sans 😉
Arrivée à Strasbourg
Je débarque mon vélo du train sur le quai quand un homme vient me parler. C’est Patrick, du forum voyageforum.com qui suit mes préparatifs depuis quelques temps et qui compte faire le même trajet que moi au mois d’août avec son fils. C’est une bonne surprise de voir que mon voyage est suivi par d’autres personnes 🙂
Malheureusement, la rencontre est brève : je dois rejoindre mon hôte et guide à l’entrée de la gare de Strasbourg. Sylvain du forum velotaf.com s’est en effet gentiment proposé pour m’héberger à Strasbourg et me faire visiter la ville.
Première surprise en sortant de la gare : il y a des vélos partout ! D’immenses parkings à vélo sont installés, ce dont je rêve à Nantes ! Ici, le vélo semble roi : les voitures sont très prudentes et respectueuses des usagers, piétons comme cyclistes.
Nous nous dirigeons chez Sylvain pour déjeuner avec sa compagne, Adeline. Elle a fait des études d’histoire de l’art et Sylvain travaille dans l’informatique. Le courant passe bien et je suis réellement bien accueilli !
La visite de Strasbourg à vélo
Nous attendons que l’orage passe, et nous nous dirigeons en ville. Nous empruntons une sorte d’autoroute pour vélo dont j’ai oublié le nom : il s’agit d’une double voie réservée aux vélos, qui traverse la ville en une longue ligne droite. Le pied pour les cyclistes ! Il faut savoir que Strasbourg est une ville qui aime le vélo : elle possède plus de 560 km d’itinéraires cyclables, ce qui est énorme pour une ville de cette taille !
Sylvain doit passer à l’atelier vélo, Bretz’selle. Il s’agit d’une association qui, pour le prix modique d’une adhésion, permet à n’importe qui de réparer simplement son vélo en bénéficiant de matériel de qualité et de conseils d’amateurs chevronnés. Il est également possible de trouver des pièces d’occasion à très petit prix. Il en existe dans plusieurs villes françaises et la démarche est très intéressante pour étendre la pratique du vélo au plus grand nombre.
Ensuite, Sylvain me fait visiter la ville et tout ce qu’il y a à voir. Il n’y a pas à dire, c’est un véritable guide touristique ! Il connaît le moindre détail de sa ville d’adoption et c’est un vrai plaisir que de visiter celle-ci avec lui.
La découverte de la « grande île »
Ainsi, il me fait découvrir la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg construite au XIIe siècle et son horloge astronomique. La cathédrale culmine à 142 mètres de haut et c’est un vrai joyau architectural.
À côté, on y retrouve la Maison Kammerzell du XVe siècle, transformée depuis en restaurant. Je lui trouve des faux airs de maison bretonne, similaire à celles qu’on retrouve dans les quartiers des remparts à Vannes, en bien plus grande, pour les connaisseurs 😉
Plus loin, nous passons devant le palais des Rohan qui date du milieu du XVIIIe siècle. Il a depuis été transformé en 3 musées : musée des arts décoratifs, musée archéologique et musée des beaux-arts. Il est fait de pierres locales, très jolies.
La « petite France » à vélo
Véritable carte postale, le quartier strasbourgeois de «la petite France» vaut vraiment le détour. Il tire son nom de l’hospice des vérolés conçu au XVe siècle pour accueillir les soldats qui revenaient de la campagne d’Italie avec la syphilis, alors appelé « le mal Français ». Quelle réputation !
Il faut savoir qu’il a été presque totalement détruit durant la seconde guerre mondiale. Les travaux de restauration sont époustouflants puisque le résultat est au rendez-vous.
Le « quartier allemand » de Strasbourg
Nous traversons ensuite à vélo le quartier allemand de Strasbourg, ou «Neustadt». Il a été réalisé dans les années 1880 lors de l’annexion de l’Alsace-Lorraine par les Allemands. La plupart des immeubles sont d’inspiration germanique : on y voit un réel changement par rapport aux autres quartiers de la ville. Nous passons donc devant la Poste Centrale. Rien à voir avec votre petite agence de La Poste de votre quartier : ici, le bâtiment est littéralement gigantesque.
Plus loin, surplombant la place de la République, on retrouve le Palais du Rhin (ancien Kaiserpalast). Prévu pour accueillir l’empereur Guillaume II de Hohenzollern il se doit d’affirmer la puissance de l’empire germanique à Strasbourg, conquis quelques années plus tôt. L’empereur, un brin mégalomane, se retrouve sur un des décors de ferronnerie de la grille des jardins de la République. Il vous faudra bien chercher pour le trouver 😉
Le quartier l’Orangerie et de la Robertsau le long de l’Eurovelo 15
Il s’agit d’un quartier qui regroupe de nombreuses institutions européennes à Strasbourg. Ici, nous passons devant le Conseil de l’Europe, le Parlement européen et la Cour européenne des droits de l’homme. Un peu plus loin, nous longeons également un grand bâtiment moderne : il s’agit du siège de la chaîne de TV Arte.
La première traversée du Rhin à vélo
Après cette grande balade dans la ville de Strasbourg, Sylvain décide de me faire traverser le Rhin pour passer du côté allemand, à Kehl. Il faut savoir que la ville de Strasbourg est binationale. On ressent l’influence des deux pays en ville, et on y retrouve régulièrement les deux nationalités.
Malheureusement, impossible de traverser la passerelle du jardin des Deux Rives de Strasbourg, symbole de l’amitié franco-allemande depuis plusieurs années. Nous comprendrons quelques minutes plus tard que c’est à cause du Rhin qui a débordé côté allemand.
Source : Wikipedia
Après un petit détour, nous traversons enfin le Rhin sur un pont routier équipé d’une voie cyclable. Peu de changement par rapport au côté français, mais nous longeons le Rhin le long d’un parc. Impossible d’aller trop loin, les rives semblent bien inondées à certains endroits.
Nous faisons donc demi-tour pour rejoindre la compagne de Sylvain dans le centre de Strasbourg.
La visite de Strasbourg à vélo, de nuit
Après un repas dans une brasserie strasbourgeoise et une bonne bière locale avalée avec envie, nous reprenons nos vélos pour refaire un tour rapide dans la ville, de nuit cette fois.
L’ambiance y est différente et certains quartiers de la ville se sont transformés. L’éclairage de la ville rend certains lieux encore plus magiques…
La soirée bien entamée, nous décidons de rentrer chez Sylvain pour une bonne nuit salvatrice avant mon grand départ.
Bilan de ma première journée sur l’EuroVelo 15 à Strasbourg
La première partie de la journée n’était clairement pas la plus intéressante (5 h 30 de train), mais l’après-midi et la découverte de Strasbourg aux côtés de Sylvain et Adeline resteront pour moi mémorables.
Il s’agit d’une ville superbe, aussi bien du coté historique et architectural que du coté cyclable. C’est en effet un réel plaisir de rouler dans une ville où tout est fait pour le vélo et les cyclistes. Les habitants sont relativement bienveillants à l’égard des cyclistes et les aménagements cyclables sont très fonctionnels. Il me semble que certains élus de grandes villes voulant mettre en avant la pratique du vélo (Nantes ?) devraient s’y rendre le temps d’un weekend pour voir ce qu’il est possible de faire avec un peu de bonne volonté.
On y sent clairement une grande influence germanique, bien en avance sur la pratique du vélo par rapport à la France.
Merci encore à Sylvain et Adeline pour l’accueil qui m’a été réservé tout au long de cette journée 🙂
Distance parcourue depuis le départ : 44,4 km.
C’est par ici pour suivre le deuxième jour de mon voyage à vélo sur l’EV15.
Plus d’info sur les différents lieux dont je vous parle dans cet article :
guislain duval
Bonjour,
Je suis du coin de Strasbourg je confirme c’est une superbe ville.
Thanagra
L’Eurovelo 15 de Bâle ( ou Mulhouse ) à Strasbourg est très monotone ( voir même très austère )
C’est pourquoi je conseille à tous les cyclotouristes de passer par l’Eurovelo 5 qui elle est magnifique…..mais beaucoup plus dure ( même très dure vers Riquewhir )
les deux parcours sur mon site pour vous aider à faire votre choix
Mulhouse Strasbourg
par l’Eurovelo 15
http://eurovelo6.e-monsite.com/pages/l-eurovelo-15-2.html
par l’Eurovelo 5
http://eurovelo6.e-monsite.com/pages/l-eurovelo-5.html
souloumiac
J’ai fait l’eurovelo 15 en juin 2016 Mulhouse Baden-Baden .
Je trouve le coté Allemand bien mieux aménager
Je me prépare pour continuer cette année à faire Belfort Andermatt
si vous avez des renseignements sur les campings ou autre hébergements pas chers ?
Alexis Baugas
Malheureusement, je n’ai pas trop d’info sur les camping et hébergement pas chers dans le coin, désolé. Bon voyage 🙂