Que l’on parte pour quelques heures ou pour un mois, à chaque fois c’est le même problème : « combien de gourdes ou de bouteilles d’eau dois-je emmener sur mon vélo ? ». Car oui, il n’y a rien de plus désagréable que d’avoir soif après un col relativement difficile à franchir ou en fin de journée pour se laver et faire sa lessive.
Pour ne plus jamais manquer de ce précieux liquide, je vous propose aujourd’hui plusieurs solutions très simples. Si vous voyagez sur plusieurs jours, je vous conseil néanmoins d’investir dans une vache à eau, c’est à dire une poche en plastique assez résistante qui, vide, ne pèse pas grand chose. Vous pourrez la remplir avec plusieurs litres d’eau lorsque cela s’avérera nécessaire, avant votre bivouac du soir par exemple.
Trouver un point d’eau potable
En France (et normalement en Europe), vous n’aurez pas de problèmes à trouver de l’eau potable si vous êtes proche de la civilisation. Vous pourrez bien sûr vous rendre dans la supérette la plus proche pour acheter une bouteille, mais ce n’est pas toujours possible, ni le plus intéressant 😉
Trouver des toilettes publiques
Dans la majorité des villes françaises, vous trouverez des toilettes publiques en accès libre. C’est également le cas près des endroits touristiques (plage, chemin de randonnée, vélo-route, etc.). Vous aurez donc accès à de l’eau de très bonne qualité pour remplir vos gourdes ou votre vache à eau pour plus tard. Tant que vous ne voyez pas de panneau « eau non potable », vous pouvez y aller en toute sécurité !
Dans une fontaine ou une source d’eau
Chaque village, patelin ou lieu dit a sa fontaine. Il y a quelques décennies, c’était un lieu de rassemblement au cœur du village. Les fontaines et les points d’eau sont restés, les traditions sont parties. Attention tout de même, je ne parle pas de fontaine ornementale, l’eau n’y serait pas potable. Contrairement aux toilettes publiques, vérifiez qu’il y a une mention « eau potable » près de votre source d’eau. Dans le cas contraire, vous pourrez toujours vous laver le corps ou faire votre lessive avec cette eau.
Je déconseille l’utilisation d’un puits. Ils ne sont généralement plus entretenus et servent, la plupart du temps, de décharge… L’eau y est donc impropre à la consommation, même pour se laver.
Rendez-vous au Cimetière
Véritable aubaine du cyclotouriste, le cimetière est le lieu idéal pour s’approvisionner en eau potable. En effet, dans chaque cimetière de France, vous trouverez un ou plusieurs robinets. Ils sont là pour pouvoir arroser les fleurs des pierres tombales, mais l’eau y est généralement potable. Dans certaines parties de la France, les canalisations sont en « off » en plein hiver pour éviter les problèmes de gel.
Attention à ne pas vous pointer en cuissard bien moulant en plein enterrement, cela ferait mauvais genre 😉
Demander de l’eau à quelqu’un
Si vous n’avez pas réussi à trouver un point d’eau directement, pourquoi ne pas demander directement à quelqu’un ? Petit point positif, lorsque l’on voyage en vélo on bénéficie d’une certaine sympathie des gens. Il y a donc peu de chance qu’on vous laisse mourir de soif 😉
Chez l’habitant
Lorsque je me ballade à vélo, je traverse souvent des villages presque vides. Néanmoins, il y a toujours quelqu’un pour sortir ses poubelles ou jardiner devant sa maison. Un simple » bonjour » permet d’engager la conversation. Vous pourrez alors demander à ce généreux autochtone de vous remplir votre gourde ou votre poche à eau.
Attention tout de même, j’éviterais de sonner chez des gens pour leur demander de l’eau. On sort les gens de leur zone de confort et cela peut-être vécu comme une « agression ». Préférez demander aux gens que vous croisez dehors.
Dans un café ou un commerce local
Pas l’ombre d’un résident dans le village désert que vous traversez ? N’attendez plus de mourir de soif, mettez pied à terre et rendez-vous dans le café ou le commerce local le plus proche (tabac, etc.). Expliquez que vous n’avez pas un sous sur vous mais que votre gourde est désespérément vide sous ce soleil de plomb. Pas besoin d’en faire des caisses, mais c’est l’occasion de faire ressortir l’acteur qui est en vous. Vous ne regretterez pas l’option théâtre que votre mère vous à forcée à prendre au collège 😉
Testé et approuvé, on ne vous laissera pas mourir de soif !
Trouver de l’eau dans la nature
Même si vous êtes en pleine nature et vous n’avez croisé personne depuis des kilomètres (profitez-en !) ou à l’autre bout du monde, il y a de grandes chances pour qu’il y ai de l’eau pas loin (sauf si vous vous trouvez en plein désert, dans ce cas, je ne peux rien pour vous, désolé…).
Comment bien choisir sa source d’eau naturelle ?
Avant toute chose, il y a quelques règles à respecter avant d’aller boire dans une flaque boueuse :
- Privilégiez l’amont d’une source d’eau (plus c’est haut, moins l’eau aura subi de pollution),
- favorisez une eau en mouvement plutôt qu’une eau stagnante,
- évitez toute source trop proche d’un pâturage ou d’un terrain agricole,
- faites reposer votre future boisson quelques minutes pour que les dépôts tombent au fond de votre gourde, vous ne voulez pas boire de boue.
Dans tous les cas, l’eau que vous trouvez dans la nature ne doit pas être bu telle quelle. Pourquoi ? Car elle regorge à coup sûr de nombreux contaminants. Outre la pollution, vous y trouverez également de nombreux micro-organismes. Là où certains vous donneront juste un léger mal de ventre, d’autres pourront parasiter vos intestins à (très) long terme et peuvent avoir des conséquences gravissimes. Même en France oui. Giarda, Salmonella, E coli, voir même hépatite et cholera peuvent être présents dans l’eau. Une eau limpide peut-être contaminée alors qu’une eau « boueuse » peut-être pure. Si vous n’êtes pas sûr et certains de la qualité de l’eau, purifiez là.
Attention, se laver les dents avec une eau contaminée peut-être aussi dangereux que de la boire, on en avale toujours un peu en se lavant les dents.
Faire bouillir l’eau
Solution la plus simple, elle devrait éliminer l’ensemble des micro-organismes et faire évaporer quelques polluants chimiques présents dans l’eau. Cependant, vous n’enlèverez rien de solide avec une ébullition, les polluants minéraux seront donc toujours présents.
Il faut faire bouillir l’eau au minimum 5 minutes après l’apparition des bulles pour que cela commence à être efficace. Au bout de 15 à 20 minutes d’ébulition, 99,9 % des organismes vivants auront disparus (oui, c’est comme la pub des produits ménager, on ne peut jamais être sûr à 100 % 😉 ). C’est par ici pour lire notre guide sur les différents types de réchauds.
Traitement chimique
Il existe des dizaines de traitements chimiques pour purifier l’eau. Par « chimique », ne vous imaginez pas sortir votre blouse blanche et vos lunettes de scientifiques fou. La solution la plus connue est la pastille « Micropur ». Il faut mettre une pastille (ou un certains nombre de gouttes pour les produits liquides) dans un litre de liquide et attendre une bonne demi heure. Cela donnera un léger gout à votre eau, mais ce n’est pas dangereux. La plupart du temps, les pastilles sont composées de chlore et d’ion d’argent en dose minime qui seront ensuite éliminées par votre corps. Vous trouverez ces pastilles à partir d’une dizaine d’euros environ sur Amazon ou en version liquide .
Traitement mécanique
On voit de plus en plus de filtres à eau qui sont vendus dans le commerce. Certains sont adaptés sur une gourde ou sur un récipient (à l’image de la carafe Brita pour les citadins), d’autre sous forme de paille, à boire directement dans le point d’eau. Ces filtres sont dit mécaniques car l’eau traverse de nombreuses couches qui vont la dépolluer(charbon, etc.). Il existe également des gourdes équipées de lampes ultraviolet, très efficaces pour tuer tout ce qui est vivant, mais c’est relativement cher.
Vous êtes maintenant prêt à parcourir le monde sans manquer d’eau ! Je ne peux que vous conseiller d’investir dans une vache à eau de 5 à 10l pour faire le plein d’eau lorsque vous le pouvez. Vous pourrez ensuite, lors de votre bivouac, boire, cuisiner, laver vos vêtements, faire la vaisselle et vous laver.
Et vous, avez-vous d’autres bons plans pour trouver de l’eau lors de vos voyages à vélo ?
phil
il y a de l’eau dans les cactus, la canne à sucre et dans un genre de palmier nommé à ce titre l’arbre du voyageur. la bosse du chameau en contient aussi, en cas d’extrême urgence 😉
Alexis Baugas
Tous les cactus sont » comestibles » ?
Ca vaut le coup de se renseigner là dessus 🙂
pat
Site qui référence les points d’eau.
https://www.eau-cyclisme.com/
N’hésitez pas à rajouter ceux qui sont absents…..
Elodie
Je n’avais jamais pensé aux cimetières ! C’est vrai qu’il y a toujours un point d’eau pour les fleurs, merci d’avoir partagé cette idée. Un autre point important après avoir accès à de l’eau, c’est de penser à s’hydrater régulièrement car quand il ne fait pas chaud ou qu’il pleut, on a tendance à négliger sa consommation d’eau alors que c’est fondamental (à partir d’un manque d’eau de 1%, c’est 10% de performances en moins !!)
Gieudes thierry
c’est honteux pour les commerçants des bars de suggérer de faire du cinéma en disant que vous n’avez pas de sous, votre vélo et votre équipement vous ont été procurés gratuitement à Emmaüs ?
Alexis Baugas
Et bien, figurez-vous que je voyage souvent sans un sous en poche quand je part « léger » pour la journée. Le commerçant n’est pas obligé d’accepter (enfin légalement si, sauf s’il a affiché le tarif du verre d’eau). Et en plus, même pas de vaisselle à faire, je donne ma gourge 😉
Si on en est rendu à ne pas donner d’eau gratuitement, je pense qu’on est mal barré … à bon entendeur.
Joannes
bravo pour vos conseils utiles
jerome
Très bonnes idées – a noter aussi de télécharger l’application WAffApp / gratuite et collaborative elle signale notamment plus de 19 000 points d’eau potable en France ….